L’ONG ClientEarth a annoncé qu’elle actionnait en justice neuf entreprises françaises actives dans l’agroalimentaire, aux côtés de Surfrider Foundation Europe et de Zero Waste France. Elle rappelle que l’utilisation de grandes quantités de plastique fait partie intégrante des activités de ces entreprises, qui intègrent cette matière faite de pétrole et de gaz dans tous leurs procédés : produits finis emballés, plastique utilisé pour filtrer les liquides, pour emballer les palettes transportées, etc.

ClientEarth rappelle également la grande proportion de ce plastique qui est gaspillée, proportion qui ne cesse d’augmenter selon l’OCDE. L’argument du recyclage ne convainc pas : en effet, seuls 9% des emballages plastiques seraient effectivement recyclés. Or, il est notoire que le plastique cause de grands dommages tant à la santé humaine qu’à l’environnement, notamment marin.

Le but des ONG est le suivant : de par leur taille et leur influence sur le marché, les entreprises actionnées (dont font notamment partie McDonald’s, Nestlé et Carrefour) doivent adopter un rôle de modèle et adapter leur philosophie de production aux enjeux environnementaux actuels. Elles exigent concrètement que ces géants de l’agroalimentaire évaluent de manière complète leur consommation de plastique sur toute la chaîne de production et se conforment à une politique de déplastification claire.

Les organisations utilisent pour ce faire un outil désormais bien connu dans le paysage des actions en faveur du climat en France : la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre. C’est cette même loi qui avait été utilisée pour actionner en justice BNP Paribas (action résumée ici) et TotalEnergies (action résumée ici). Ce texte législatif exige des grandes entreprises qu’elles publient un plan annuel de vigilance tenant compte des risques sociaux et environnementaux créés par leurs activités et incluant des mesures de modération de ces risques. Selon ClientEarth, la consommation de plastique devrait être bien plus présente dans les rapports de vigilance des entreprises actionnées, et la réduction de celle-ci être mise en place dans les plus brefs délais pour respecter la loi.

L’annonce de ClientEarth est disponible ici.