Le 15 juillet 2024, la collectivité de Porto Rico a intenté un procès contre l’industrie pétrolière et gazière. Elle réclame à celle-ci au moins 1 milliard de dollars.
Élément particulièrement intéressant : il s’agit de la première action en dommages-intérêts faisant référence à un évènement météorologique spécifique, rapporte la Presse.
Cette requête repose sur des études scientifiques démontrant que le réchauffement climatique d’origine humaine a rendu les ouragans de 2017 plus violents, provoquant une intensification rapide de l’ouragan Maria qui a détruit une partie du pays.
Selon CLIMATEWIRE, cette action repose sur le fait que, malgré leur connaissance des impacts polluants de leurs produits sur l’île et de leur contribution au réchauffement des températures, Exxon Mobil, BP, Chevron et d’autres entreprises ont commercialisé et promu le pétrole et le gaz en utilisant des pratiques commerciales déloyales et trompeuses. Notamment, ces entreprises n’auraient aucunement donné d’avertissements quant aux risques environnementaux liés à la combustion des combustibles fossiles.
D’après le Ministre de la Justice portoricain Domingo Emanuelli Hernández, « ces sociétés savent depuis des décennies que la pollution par les gaz à effet de serre provenant des combustibles fossiles a des effets néfastes sur le climat mondial et le niveau des mers ».
La Presse rapporte que Mme Sims, avocate à la tête de cette action en justice a allégué notamment que, depuis 1965, ces entreprises ont produit 40 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Les entreprises concernées sont toutefois loin d’admettre leur responsabilité dans la gravité des événements de 2017. En effet, selon la Presse, Shell estime que le tribunal ne serait pas le bon endroit pour aborder la question du changement climatique, mais qu’il faudrait plutôt une politique intelligente des gouvernements et une action de la part de tous les secteurs, qui permettrait de trouver des solutions et faire avancer les choses.
Lien vers l’article de la Presse ici.
Lien vers l’art. de CLIMATEWIRE ici.
Anaïs Savigny