Depuis la mi-octobre, les organisateurs de l’étape de Coupe du Monde de ski qui devait avoir lieu sur le glacier du Théodule (Zermatt) font face à une importante polémique après avoir effectué des travaux sur une importante surface située hors de la zone de ski. Avocat.e.s pour le Climat a porté l’affaire devant la Commission cantonale des constructions (CCC) et la procédure se poursuit. Retour sur les articles consacrés par les médias à cette affaire.

Des violations révélées grâce au travail de la presse

Le problème aurait pu passer inaperçu sans le travail d’enquête mené sur place par des journalistes, notamment au moyen de relevés GPS. Les résultats de ce travail ont été publiés durant le week-end des 14 et 15 octobre, en particulier dans des articles et vidéos de 20 Minutes, du Matin Dimanche et du 24 heures. Ces journaux ont rapporté l’existence de travaux sur le glacier du Théodule et émis des doutes quant aux autorisations de construire.

La première requête urgente d’Avocat.e.s pour le Climat

Le 17 octobre 2023, Avocat.e.s introduit une première requête urgente auprès de la CCC pour le compte du WWF, de Pro Natura et de Mountain Wilderness.

Cette demande d’arrêt des travaux a reçu une large couverture dans la presse, notamment dans des articles du Temps, de la RTS (Forum), du 24 heures, du Matin, de 20 Minutes, du Blick, du Courrier, du Nouvelliste ou encore de la Tribune de Genève. En France, l’information a notamment été reprise par Sud Ouest.

La décision d’arrêt des travaux de la CCC

La première décision de la CCC est tombée le 19 octobre 2023 : l’arrêt des travaux menés hors de la zone de ski a été ordonné jusqu’à ce que les faits aient pu être établis.

Cette première victoire d’Avocat.e.s pour le Climat dans ce dossier a suscité l’attention de nombreux médias. La chaîne Canal9 a ainsi diffusé une interview de Me Raphaël Mahaim, membre fondateur de l’association, tandis que de nombreux articles ont été publiés par la RTS, Le Temps, 24 heures, le Blick, le Nouvelliste ou encore la Tribune de Genève. Outre-Sarine, l’information a notamment attiré l’attention de la NZZ.

La seconde requête urgente d’Avocat.e.s pour le Climat et la nouvelle décision de la CCC

Suite à la première décision de la CCC, les organisateurs de la course se sont fendus d’un communiqué selon lequel les travaux étaient d’ores et déjà terminés. En réaction à cette politique du fait accompli, Avocat.e.s pour le Climat a introduit une seconde requête urgente le 20 octobre 2023 afin que l’utilisation des installations déjà construites soit interdite.

Le 24 octobre 2023, la CCC a rendu une nouvelle décision et à nouveau donné raison aux associations de défense de l’environnement : l’utilisation de toutes les portions de la piste situées hors de la zone de ski a ainsi été interdite avec effet immédiat.

Cette nouvelle passe d’armes a été relayée dans de nombreux articles de presse parus en particulier sur la RTS et dans Le Temps, le Blick, 24 heures, 20 Minutes, Le Courrier, Le Matin, Le Nouvelliste, la Tribune de Genève, L’Illustré ou encore le Tages Anzeiger.

Dans la presse internationale, le Courrier international a consacré un dossier à l’affaire tandis que France 3 a dédié un article à une piste « dans le collimateur des ONG et des autorités locales ».

L’ouverture d’une procédure en Italie et les réactions internationales

Les démarches entreprises par Avocat.e.s pour le Climat en Suisse ont fait des émules sur le versant italien de la course : le 30 octobre 2023, la presse a ainsi révélé l’ouverture d’une enquête relative aux travaux menés en Italie menée par le parquet d’Aoste, notamment dans des articles du Temps et de la RTS. Le 26 octobre 2023, 20 Minutes avait déjà révélé que des élues du Val d’Aoste avaient déposé une interpellation urgente auprès du gouvernement régional sur cette question.

Parallèlement, l’affaire a suscité un intérêt croissant des médias étrangers. TF1 et L’Equipe sont ainsi revenus sur la polémique, évoquant démarches judiciaires en cours et donnant la parole à Johan Clarey et Alexis Pinturault, deux skieurs français critiques à l’égard de la course. Sur l’émission Quotidien, l’humoriste Yann Marguet a également consacré une chronique à cette affaire.

L’inspection de la CCC et l’ouverture d’une procédure pénale

Les organisateurs de la course avaient dans un premier temps indiqué que les travaux hors-zone ne concernaient qu’une surface de 166m2. Ce chiffre a été démenti par la CCC le 2 novembre 2023 après des relevés effectués sur place, puisque l’interdiction de continuer les travaux d’aménagements porte en réalité sur une surface de 25’000m2. Ces chiffres ont notamment été repris par Le Temps,  Le Nouvelliste et Reporterre, qui soulignent que la course elle-même n’a en revanche pas fait pas l’objet d’une interdiction.

Parallèlement, une instruction pénale relative à cette affaire a débuté. Me Arnaud Nussbaumer-Laghzaoui, président d’Avocat.e.s pour le Climat, a notamment évoqué ce pendant pénal de la procédure au micro de la RTS (19h30).

Le bilan après l’annulation des courses

C’est finalement la météo qui a eu raison des épreuves de Zermatt Cervinia, dont aucune n’a pu avoir lieu. La presse est revenue sur ce fiasco, et c’est peut-être Le Monde et Eurosport qui en dressent le meilleur bilan.

Selon le premier, « [l’]étape au pied du majestueux Cervin, à la frontière entre la Suisse et l’Italie, devait lancer la saison des spécialistes de la vitesse. Las, elle n’aura fait qu’attirer les critiques depuis que des associations environnementales ont, courant octobre, dénoncé devant la justice l’emploi par les organisateurs de pelleteuses creusant dans le glacier du Théodule pour préparer la piste, en partie hors du domaine skiable. Les images avaient alors illustré l’artificialisation à tous crins de la montagne pour y tenir la course ».

Quant au second, il propose un titre sans appel : « Coupe du Monde – Zermatt-Cervinia, un fiasco sportif et environnemental ».