La Tribune de Genève rapporte que le premier procès du pays lié au changement climatique s’est ouvert aux états-Unis. Une dizaine de jeunes ont engagé des poursuites à l’encontre de l’État du Montana, l’accusant de violer leur droit constitutionnel à « un environnement propre et sain ».
Les plaignants allèguent que les « effets dangereux des énergies fossiles et de la crise climatique » leur ont porté atteinte, dans la mesure où ils appartiennent à un groupe particulièrement vulnérable de la population. Certains d’entre eux ont témoigné de la manière dont les températures extrêmes, la sécheresse et les feux de forêt affectent leur mode de vie et de subsistance.
La plainte s’appuie sur un article de la constitution locale qui dispose que « l’État et tout un chacun doivent maintenir et améliorer un environnement propre et sain dans le Montana pour les générations présentes et futures ». Elle s’en prend également à la constitutionnalité d’une loi locale qui interdit à l’administration de tenir compte de impact sur le climat, au moment d’accorder ou non des permis à des entreprises de carburants fossiles.
Selon les propos de l’avocat des plaignants, rapportés par la Tribune de Genève, l’État du Montana a mené une politique énergétique ayant conduit à la libération annuelle de 166 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, ce qui équivaut aux émissions de pays comme l’Argentine, les Pays-Bas, ou encore le Pakistan, alors que le Montana ne compte qu’un peu plus d’un million d’habitants.
Suivant une rhétorique qui n’est pas inconnue dans le contexte suisse, le procureur général du Montana a quant à lui, a estimé que les émissions de l’État étaient « simplement trop minuscules » pour faire une quelconque différence. Il a ajouté que « le changement climatique est une question mondiale qui relègue dans les faits le rôle du Montana à celui de simple spectateur ».
Il convient enfin de noter que les plaignants se limitent à demander une déclaration écrite stipulant que leurs droits ont été enfreints. Le résultat de ce procès, qui cible à la fois l’industrie des énergies fossiles et les autorités, pourrait servir à étayer d’autres poursuites engagées à travers tout le pays.
L’article de la Tribune de Genève peut être consulté ici.
Fanny Dias