En juillet, un tribunal fédéral brésilien a condamné Dirceu Kruger, un éleveur de bovins, à payer 50 millions de dollars pour déforestation illégale, rapporte The Guardian. Dirceu Kruger avait abattu illégalement des milliers d’hectares de forêt pour y installer ses bêtes. En plus de cette amende, il est contraint de restaurer les zones endommagées pour qu’elles puissent redevenir des puits de carbone efficaces.
Un aspect notable de cette procédure est la manière dont le tribunal a évalué les dommages. Il a à ce titre pris en compte, d’une part, les émissions de CO2 résultant de l’incendie de la végétation et, d’autre part, le CO2 qui n’a pas pu être absorbé par la forêt détruite. Le tribunal a ainsi calculé un total de 901 600 tonnes de CO2, chaque tonne étant évaluée à 65 dollars. The Guardian souligne que cette estimation est relativement basse par rapport aux évaluations récentes du coût social des émissions de carbone. Néanmoins, en raison de l’ampleur des faits reprochés, cette affaire est qualifiée de « plus importante poursuite civile pour crimes climatiques » au Brésil.
Cette décision s’inscrit dans une lutte plus large contre la déforestation au Brésil, relate Webagri. Le bureau du procureur général brésilien a en effet précisé que cette affaire n’était que la première d’une série d’actions visant à réparer les dommages climatiques causés par la destruction des biomes du pays. Cette décision pourrait ainsi établir un précédent pour des affaires similaires à l’avenir. Les fonds collectés par ces amendes seront investis dans un fonds national d’urgence climatique.
L’article de The Guardian est disponible ici (en anglais), celui de Webagri ici.